Orientation précoce, révision des formations, allongement de la période de stage... A partir de septembre 2023, la réforme du lycée professionnelle sera mise en place progressivement.

Voici les grandes lignes attendues de la transformation de la voie professionnelle, empruntée par un lycéen sur trois.

Transformation de l’enseignement professionnel :

Découverte des métiers au collège

Dès la cinquième, l'emploi du temps pourrait prévoir quelques jours ou une demi-journée Avenir professionnel : les entreprises se rendent au collège pour échanger sur leurs métiers, leurs besoins de compétences, et les opportunités. L’objectif est que l’orientation en lycée professionnel en fin de troisième soit davantage choisie.

Des formations qui répondent aux besoins du monde du travail

Certaines formations en lycée professionnel ne répondent plus aux besoins du monde du travail et offrent peu de débouchés. D'autres ne sont tout simplement pas ou pas assez présents dans certains métiers en croissance : métiers de la rénovation thermique, métiers de la mobilité, métiers de l'hydrogène, métiers de chaudronnerie, etc.

Ainsi, dans les prochains mois, la carte de formation sera révisée localement pour chaque métier en collaboration avec la région… Certaines formations en lycée professionnel devront être fermées, d'autres développées ou créer pour répondre à des métiers en tension.

De plus, les lycéens sont davantage encadrés par des professeurs associés issus du monde professionnel.

Allonger le cycle de formation après le bac ou le CAP

Parmi les propositions mises en avant par Carole Grandjean figure l'allongement du cycle de formation, de quelques mois voire d'une année supplémentaire, après le bac professionnel ou à l'issue du CAP.

Soit pour permettre aux élèves qui n'ont pas obtenu leur diplôme de valider les blocs de compétence manquants.

Soit pour accélérer l'insertion professionnelle, par une formation complémentaire d'initiative locale (FCIL) par exemple. Le gouvernement veut développer ces formations créées par les régions pour répondre aux besoins des entreprises.

Des options, comme pour le lycée général

Pour répondre aux critiques des syndicats qui redoutent « un formatage à l'emploi » et l'amoindrissement du contenu éducatif, une dizaine d'options pourraient être proposées aux lycéens - cinéma, sport, théâtre, musique ou encore philosophie. Elles existent déjà, sur certaines heures, en terminale. Elles seraient développées, pour rendre la voie professionnelle plus attractive. C'est « une piste intéressante qu'on va regarder, sous forme d'expérimentation », a annoncé Carole Grandjean.

Des stages plus long

La durée du stage en entreprise est toujours à l'ordre du jour. Cependant, le gouvernement a abandonné l'idée d'augmenter de 50% les heures de stage.

Actuellement, la durée d'une formation en milieu professionnel pour un CAP est de 12 à 16 semaines selon les domaines. Pour le Baccalauréat Professionnel, il y a 22 semaines sur une période de trois ans.

L'allongement de la durée de la formation professionnelle en entreprise devrait faciliter l'intégration des étudiants. Actuellement, 41 % des titulaires du CAP sont employés deux ans après l'obtention de leur diplôme et 53 % des titulaires d'un baccalauréat professionnel. Un taux d'emploi jugé trop faible alors que les entreprises ont d'importants besoins de jeunes professionnels bien formés dans les métiers manuels et techniques.

Pour améliorer la qualité des stages, l'idée d'un label visant à identifier les entreprises les plus engagées dans la prise en charge des jeunes fait son chemin.

Des stages mieux rémunérés

Les stages devraient être davantage rémunérés pour les lycéens professionnels. Actuellement, la prime de stage est de 4,05 € de l'heure. Là encore, cette indemnité n'est obligatoire que si le stage dure au moins 44 jours. De plus, l’employeur n’est pas tenu de vous indemniser.

A l’avenir les élèves de lycée professionnel sous statut scolaire pourront toucher une rémunération plus importante et systématique. C’est l’Etat qui prendra en charge la rémunération des lycéens professionnels en stage et non l’employeur.

La gratification des stages, promise par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, devrait entrer en vigueur dès septembre.

« Nous travaillons pour déployer la gratification des périodes de formation en milieu professionnel dès la rentrée 2023 », a annoncé Carole Grandjean.

Certains évoquent un montant de 200 euros par mois.

Les réformes entrent en vigueur progressivement

La réforme de l’enseignement professionnel sera mise en place progressivement à la rentrée 2023 et se poursuivra jusqu'à la rentrée 2025. C'est l'heure des concertations menées par le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye et la ministre de la Formation professionnelle Carole Grandjean. L’arbitrage final devrait être annoncé au printemps 2023.

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